Expression de la minorité – Octobre 2023

L’EAU, UN BIEN COMMUN

Le conseil communautaire du 01 juillet 2023 s’est prononcé à la majorité pour une augmentation du prix de l’eau et de l’assainissement pour, dans un premier temps, répondre aux urgences budgétaires 2023-2024.
Dans un deuxième temps, il s’agira d’harmoniser la tarification sur le territoire de la CAPB où l’on dénombre 575 tarifs différents, alors que la Loi impose l’unicité de traitement, avec une différenciation pour les agriculteurs.
Une opération complexe et douloureuse qui ne tombe pas au meilleur moment pour le porte-monnaie des familles.
En effet, après l’augmentation de la TEOM( Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères), de la fiscalité sur les propriétés, la GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) et les augmentations des bases par le gouvernement, le citoyen de la CABP est bien la vache à lait de ces politiques publiques.
Bien que nos gouvernants aient pris en compte la question en plafonnant les augmentations de la facture d’eau à 50
euros maximum, celle-ci risque d’être salée avec l’introduction d’une redevance fixe de 40 euros pour l’assainissement.
La question de l’eau est au cœur de tous les débats.
Le dérèglement climatique avec ses conséquences directes sur les situations de sécheresse, sur les pénuries d’eau dans certains endroits, nécessite de remettre en cause une vision devenue totalement obsolète.
L’abondance des ressources naturelles permettant de satisfaire nos besoins humains n’est plus envisageable. Un
changement radical s’impose. La croissance des volumes prélevés et consommés, exigeant toujours plus de ressources, devient impossible.
Ce sont les usagers de l’eau dans l’agriculture, l’industrie, les familles qui devront s’adapter à la ressource disponible et non l’inverse.
Au moment où l’on parle d’augmentation du m3, il est bon de se souvenir de ces éléments.
Même si les mesures gestionnaires sont incontournables, il va falloir à un moment sortir des logiques du passé. La rareté avec l’épuisement des ressources ne pourra pas conduire, comme la Loi du marché l’impose, à augmenter le prix de la marchandise par le mécanisme de l’offre et la demande. Le mètre cube d’eau n’est pas une marchandise.
Une maîtrise publique de la gestion de l’eau devient incontournable pour permettre une coopération, une solidarité, une mutualisation des capacités de production d’eau entre les territoires.

UN SERVICE PUBLIC D’AUTONOMIE À DOMICILE

Nous n’avons jamais accepté la décision du Maire de supprimer le service infirmier communal.
Depuis des décennies ce service apportait une aide précieuse aux plus vulnérables par un service rendu différent et
complémentaire à ce que le modèle libéral proposait.
Nous n’avons pas compris ce qui a motivé le Maire dans cette décision d’autant plus que l’Etat incite les collectivités, par la Loi de financement de la sécurité sociale, à développer, renforcer les services à domicile et favoriser un accompagnement de qualité aux personnes âgées ou en situation de handicap.
Notre proposition de rénover le service infirmier municipal en le faisant évoluer en Service Autonomie à Domicile regroupant, sous une même appellation, l’aide à domicile et les soins infirmiers est tout à fait réalisable et pourrait ne rien coûter à la municipalité. L’Agence Régionale de Santé (ARS) verserait chaque année aux services dispensant les deux prestations une dotation globale de financement pour les soins et un autre financement spécifique à la coordination entre l’aide et les soins. Le conseil départemental continuerait de financer le service d’aide à domicile.
Notre proposition de création du Service Autonomie à Domicile a été balayée par le Maire.
La volonté politique de répondre à un besoin sur le maintien à domicile et, plus généralement, la question de la dépendance pour les personnes âgées comme celle du handicap, ne sont manifestement pas les priorités du gouvernement pas plus que celles du Maire de Boucau.
Il est évident que l’Etat ne met pas les moyens à la hauteur des enjeux et des besoins et cherche à transférer la charge aux communes, tout en laissant les EPHAD dans les difficultés que nous connaissons et, au final, les familles souvent dans l’impasse.
Nous sommes nombreux à penser que la création du Service Autonomie à Domicile, compte tenu de l’expérience du service infirmier communal, est tout à fait réalisable et nécessaire.

UNE ÉLECTION … EN TOUTE DISCRÉTION …

Avant les européennes de mai 2024, on oublie souvent qu’il y a une autre échéance électorale, pas anodine : les élections au Sénat, en septembre 2023.
C’est pourtant une élection qui se déroule dans l’indifférence générale : la quasi-totalité des citoyens sont privés de droit de vote pour ce rendez-vous électoral, seuls les « grands électeurs » , désignés pour l’essentiel au sein des conseils municipaux ont accès aux urnes.
Dans le département qui compte 519.954 électeurs selon l’INSEE, moins de 2.000 personnes ont le droit de vote.
Mais l’enjeu est de taille : la moitié du Sénat sera renouvelé.
Dans les Pyrénées atlantiques, les sortants sont 2 femmes et 1 homme, siégeant pour 2 d’entre eux dans des groupes de Droite et 1 dans le groupe de Gauche.
Pour ce renouvellement 9 listes différentes sont en lice 4 pour la Gauche et 5 pour la Droite.
Notre ville de BOUCAU, envoie 15 « grands électeurs titulaires » et 5 « grands électeurs suppléants » pour un vote qui aura lieu le 24 septembre prochain. Ces « grands électeurs » ont été désigné lors du conseil municipal du 09 juin dernier. 12 de ces titulaires sont désignés par la liste majoritaire de Francis Gonzales et 4 pour la liste de Gauche.
Alors finalement, qui a dit que les élections des conseillers municipaux, amenés par la suite à devenir « grands électeurs », n’étaient pas des élections politiques ?? Il faudra bien choisir !

Groupe Boucau Génération Avenir : Dominique LAVIGNE – Marie Ange THEBAUD – Christophe MARTIN – Hélène ETCHENIQUE – Fréderic BILLARD – Martine BECRET – Jérôme RANCE